« La vie dans ce qu’elle a de meilleur, est un processus d’écoulement, de changement où rien n’est fixe. Les individus n’évoluent pas à partir d’un point fixe homéostatique vers un nouveau point fixe. Au contraire, le continuum le plus significatif se développe à partir d’un point fixe vers le changement, à partir d’une structure rigide vers une fluidité, à partir d’un état de stabilité vers un processus évolutif »
Ces mots de Carl Rogers raisonnent dans notre monde moderne qui est fasciné par le mouvement. A ceux qui ne peuvent suivre le rythme, on leur reproche leur immobilisme. Mais bouger et même changer ne saurait être un but en soi, l’essentiel n’est pas d’avancer, mais bien évidemment de savoir où aller, de donner un sens à ce mouvement. Pour que le mouvement ait un sens, il faut qu’il soit orienté par un objectif déterminé. A défaut, le processus d’écoulement du temps restera imperceptible, comme si la fluidité se déversait dans une passoire. Il sera impossible de retenir un flux qui s’échappe dans des directions opposées. Ce flux dispersé ne produira pas son effet, aucun courant n’emportera les perceptions et sensations de permanence qui auront pu se construire chez le client par le phénomène de répétition de comportements limitants. Il se construira un sentiment de permanence qui se traduira par la persistance du problème. Le temps qui passe ne produira aucun effet novateur. Le temps qui passe ne changera rien, d’ailleurs comme si le temps ne passait plus.